Middle East Quarterly

Winter 2011

Volume 18: Number 1

Une Intifada française

Original Article: A French Intifada
Translated by: Uncle, pour LibertyVox

Un processus décrit par certains comme l’Islamisation de l’Europe, par d’autres comme l’échec des Européens à intégrer les immigrants musulmans, a atteint un point de rupture en France. Une des plus troublantes manifestations de cette divergence est le développement d’un type particulier de violence qui dépasse la somme de ses parties. Un échantillon de l’actualité de cette année se lit comme un catalogue de piétinements, poignardages, fusillades, renvois, agressions de professeurs, policiers, pompiers, femmes âgées, modestes retraités, guerres de territoires, guerres tribales, meurtres de femmes, pour une attitude, pour rien, jeunes morts, corps éparpillés sur un champ de bataille national.

Y a-t-il un rapport entre la série sans fin d’incidents criminels en apparence disparates et les signes ouvertement affichés lors des émeutes insurrectionnelles et des manifestations : keffiehs dissimulant les visages, drapeaux du Hezbollah, slogans tirés de l’Intifada, chants islamiques ? Une tendance générale française à taire l’information et une décision délibérée d’occulter les symboles ethniques et religieux amène à enfumer la couverture médiatique de la criminalité. Les noms, photos et informations personnelles au sujet des coupables, suspects et victimes sont habituellement supprimés, plus particulièrement quand ils seraient susceptibles de véhiculer une mauvaise image de l’islam.

Pourtant, il y a nombre de preuves que l’immigration a entrainé une antipathie islamique spécifique des Juifs, un mépris des valeurs occidentales, et autres attitudes antisociales renforcées par le zèle religieux et le clash de la confrontation entre une structure familiale autoritaire et la permissivité de la société française. Beaucoup de musulmans nés en France, de la seconde et troisième génération, soucieux de se départir d’une identité française qu’ils rejettent, ne sont pas moins vulnérables à ces influences que les immigrants plus récents.

Un « ce n’est pas Chicago », supposément rassurant, asséné à la fin d’un reportage au sujet d’une zone de non droit, ajoute à la confusion. En fait, ce n’est pas Chicago mais bien plus Alger, Djénine ou Bamako.

Gaza sur Seine

« Nous ne voulons pas importer le conflit du Moyen-Orient ». Ces mots rassurants ont été répétés par les officiels de droite comme de gauche chaque fois que la rage musulmane contre les persécutions supposées des Sionistes envers les Palestiniens a été « vengée » par des violences contre les Juifs en France, notamment des attaques innombrables contre les juifs comptabilisées depuis le début en septembre 2000 de l’Intifada Al-Aqsa. Au départ minimisée comme des « insultes et intimidations », la pire vague d’agressions anti-juives depuis la seconde guerre mondiale a été par la suite attribuée à l’importation d’un mal étranger venu troublé les harmonieuses relations entre les communautés juives et musulmanes locales. Pendant ce temps, les médias, avec toute leur puissance, importaient le conflit , les associations pro-palestiniennes faisaient campagne et les marches contre la guerre en Irak se transformaient en actions punitives contre les Juifs.

Bien que les statistiques ethniques et religieuses y soient interdites, la France est considérée comme ayant la plus forte population musulmane d’Europe occidentale, quelque part entre cinq et dix millions, contre 550.000 juifs. Plus de la moitié de la population juive est sépharade, principalement composée de réfugiés d’Afrique du Nord. La population musulmane, essentiellement arrivée au début des années 70, est majoritairement issue du Maghreb et d’Afrique sub-saharienne avec un contingent important de Turquie, de plus petites communautés venant du reste du monde musulman, et un nombre grandissant de convertis.

Les identités ethniques ou religieuses et les motivations sous-jacentes des individus qui attaquent les Juifs en France ne sont pas plus mystérieuses que celles des djihadistes qui frappent ailleurs, des doux terroristes du World Trade Center à ceux ayant échoué à Times Square et des dizaines de milliers d’autres de la même veine. Un voyou français musulman ne fracasse pas la tête d’un français juif parce qu’il ne peut pas passer sa colère sur un israélien : ses pieds, poings, barre de fer et couteau, fracassent la fausse distinction entre antisionisme et antisémitisme.

En mai 2004, des dizaines de milliers de manifestants, principalement juifs, protestant contre les attaques terroristes frappant les civils israéliens et les agressions contre les Juifs en France, scandaient : « Synagogues brûlées, république en danger » (1). Aujourd’hui, alors que la situation des français juifs s’est figée dans une trêve inconfortable, avec une lente mais continue décroissance de la population, une immigration continue vers Israël, et l’évitement si possible des quartiers à forte population musulmane, la République française est en danger car la haine contre les juifs s’est étendue à l’encontre du reste de la population, les « sales français » et les « sales blancs ».

La Politique arabe de la France (politique pro-arabe) a été transposée de façon inattendue à la situation intérieure. La logique viciée et l’éthique frelatée utilisées pour condamner Israël coupable d’avoir échoué à apporter la paix au reste du monde, se retournent contre les Français. Un discours compassionnel qui exonère les Palestiniens des atrocités commises contre les civils israéliens au nom d’une réaction à « l’injustice », exonère également la criminalité domestique française vue comme monnaie de la pièce de la colonisation, de la discrimination, de l’exclusion, du chômage, et du harcèlement policier. La confusion entre des intentions génocidaires avouées et des aspirations légitimes difficiles à cerner (un Etat palestinien vivant en paix aux côtés d’Israël) génère à l’interne de la confusion entre les casseurs et les immigrants frustrés mais respectueux des lois. L’accusation de « réaction disproportionnée » utilisée comme atout majeur contre Israël, devient un Joker quand les CRS sont décrits comme des Robocops oppressant une population immigrée « palestinisée ». En ayant privé les soldats israéliens de tout sens moral en les chargeant de mille maux, les autorités françaises se retrouvent désarmées dans leur propre confrontation avec les « shabab » ou jeunes du cru.

Ainsi les terroristes palestiniens sont appelés « militants », la flottille djihadiste de Gaza est présentée comme étant « humanitaire » et les jeunes criminels français comme des « jeunes ». Ces décevants termes génériques utilisés pour masquer l’identité des voyous maghrébins ou africains sont une traduction paradoxale du mot arabe « shabab ». En fait, il n’est pas rare de lire «qu’un jeune de 36 ans » a participé à des échauffourées ou est suspecté de meurtre.

Les jeunes français sont-ils devenus des sauvages ? Volent-ils les sacs à main des vielles dames et tuent –ils un homme qui ne leur donne pas une cigarette ? Sont-ce là les mêmes jeunes qui participent aux marches pour la paix, vivent écologiquement, détestent la religion et chérissent la diversité ? Les jeunes français gèrent-ils le trafic de drogue tout en préparant le Baccalauréat ? Rentrent-ils par effraction dans les écoles pour tuer les dealers rivaux ou poignarder des enseignants prétentieux ? Les jeunes français assis aux terrasses des cafés avec leurs Iphones et qui bronzent nus sur les plages sont-ils les mêmes qui se jettent à vingt contre un sur un homme qui aurait zieuté leur petite amie ou se serait plaint qu’on ne respecte pas la file d’entrée d’un parc d’attraction ? Et que dire du jeune couple de garçons marchant main dans la main rue Ste Croix de la Bretonnerie dans le Marais ? Rencontrent-ils leurs rivaux pour une bagarre au couteau à la station Gare du Nord ? Difficile à croire.

Durant le soulèvement de 2005, quand les jeunes émeutiers musulmans brûlaient des voitures et des bâtiments publics dans les cités à travers tout le pays et affrontaient les forces de sécurité essayant de restaurer la loi et l’ordre, les parisiens se croyaient en sécurité derrière des murailles invisibles alors que l’autre côté du périphérique brûlait. « C’est juste la banlieue » disaient-ils. Un autre discours sur le besoin urgent d’améliorer l’habitat, les infrastructures, les transports et les offres d’emplois circonscrivit le problème. Il fallut moins d’un an pour que les flammes s’élèvent du centre ville et que les problèmes de la banlieue ne s’étendent comme un feu de brousse. (2)

Le regard objectif et celui des médias

Cinq ans plus tard, alors que la France est secouée par une autre vague de violence plus diffuse et insaisissable, le discours est tout autant stérile. Les journaux débitent une litanie d’incidents violents dans une répétition de phrases préfabriquées et de vocabulaire opaque. Des présentateurs à la voix suave jouent leurs petits airs de violences tribales, de guerres de territoires, de coups de couteaux fatals en représailles pour un regard , une attitude, ou une femme, comme si cela était anodin. Des noms d’endroits bucoliques, rappelant les promenades en barque des impressionnistes sont maintenant le lieu de meurtres sanglants. Des bagarres au couteau à l’issue mortelle, dans des écoles portant le nom de héros de la résistance, sont attribuées à l’influence de jeux vidéos et à la soif de consommation attisée par le capitalisme. Un petit échantillon dépeint le menaçant tableau :

  • 14 janvier 2010 : Adrien, un jeune de 18 ans de Sannois (val d’Oise) est sauvagement assassiné par une bande de jeunes armés de bâtons, couteaux, clubs de golf, et sabre japonais. Il tenta de se réfugier dans un garage, mais le gérant qui s’était vu ordonné de ne pas s’en mêler, resta désespérément à l’écart pendant que les jeunes battaient et poignardaient à mort Adrien. L’enquête ultérieure révèle que le meurtre est le dernier acte d’une journée d’affrontement entre deux bandes. La mère, égarée, reproche aux jeunes d’être source de désordre, de donner mauvaise réputation au quartier, met l’agression sur le dos du harcèlement policier. (3)
  • 23 janvier : un « jeune de 26 ans » poignardé à mort est retrouvé dans la rue dans la cité Orgemont à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Un suspect se rend de lui même, les circonstances n’ont pas été élucidées. Le même jour, quatre personnes sont blessées par des armes à plomb, dans un combat à Tremblay en France (Seine-Saint-Denis), une fois de plus sans que cela ne soit élucidé. (4). Et une fille de 16 ans, à Saint Gratien (Val d’Oise) est sévèrement battue par ses deux frères et parents, musulmans rigoristes, pour avoir bavardé sur Internet ; Les médecins craignent qu’elle ne perde un œil. (5)
  • Le 31 janvier : Un combat entre bandes impliquant une centaines de jeunes, certains armés de couteaux, a eu lieu à la station RER de Boissy-saint-Léger, apparemment en raison d’un concert de Hip-Hop. (6)
  • Le 6 février : Un jeune de 17 ans est poignardé à mort à côté du Parc des Princes dans le XVIème arrondissement. (7)
  • Le 7 février : Des jeunes affrontent la police pendant deux heures à Chanteloup-Les-Vignes (Yvelines). Le jour suivant, deux hommes « d’origine africaine », probablement membres de gangs, sont abattus dans le IXème arrondissement de Paris, et le 20 février, un homme est abattu en plein jour rue des Pyrénées dans le XXème arrondissement. (8)
  • Le 21 février : A Conteville (Seine-Maritime), un homme âgé de 73 ans en visite chez un ami, retraité ferrailleur, est tué par des voleurs entrés dans la maison par effraction. (9)

Que s’est-il passé ensuite ? Les circonstances ont-elles été élucidées ? Les coupables appréhendés ? Condamnés ? On ne le saura probablement jamais. Convaincus que l’identité des coupables est tue pour des raisons idéologiques, les lecteurs se muent en détectives à partir d’indices révélateurs et de similarités exaspérantes. Jeunes, couteaux, banlieue ? Vingt contre un ? Guerre de la drogue ? Guerre de territoire ? Combat de bandes ? Le citoyen perplexe situe chaque incident sur une ligne allant du tapage intimidant en public aux révoltes de masses vues à la télévision.

  • Le 28 février : Une veuve africaine, aimée de ses voisins, est poignardée à mort dans une banque devant les clients et le personnel impuissants et horrifiés. Le jour suivant, un couple de retraités de 76 ans, sont brutalement assassinés dans leur maison de Pont-Saint-Maxence (Oise), juste au nord de Paris. (10)
  • Le 1er mars : Un garçon de 16 ans se noie dans l’Yerres à Villeneuve-Saint-Georges (Val de Marnes) en tentant d’échapper à ses assaillants qui le poursuivaient alors qu’il sortait de l’hôpital où il était soigné pour des blessures reçues lors d’un précédent épisode. (11)
  • Le 10 mars : 4 jeunes masqués armés de couteaux et d’une fausse arme à feu pénètrent par la porte réservée aux handicapés dans un amphithéâtre de l’université Paris XIII-Villetaneuse (Seine-Saint-Denis) et volent un total de neuf téléphones portables et 40€ aux élèves et professeur. (12)
  • Le 3 avril : 15 jeunes sont expulsés du tramway dans le centre de Grenoble. Trois jeunes gens et une femme descendent au même arrêt. Les jeunes les embêtent, demandent à la femme une cigarette ; elle dit qu’elle n’en a plus. Ils cognent un des jeunes hommes, lui donnent des coups de pieds dans la tête, le battent de façon insensée, le poignardent, lui perforant un poumon et partent en courant, laissant la victime, un cartographe de 24 ans identifié comme étant « Martin », entre la vie et la mort. (13)
  • Le 30 avril : Un homme portant une Kippa est attaqué dans le centre de Strasbourg par deux Musulmans qui le tabassent avec une lourde barre de fer et le poignardent deux fois dans le dos. (14)
  • Le 14 juillet, à Nantes : Un handicapé de 52 ans est battu à mort par quatre jeune « de type africain » à la recherche de cigarettes et de quelques Euros. La police recherche des témoins. (15)
  • Le 4 août : Un homme de 64 ans est kidnappé par trois jeunes devant sa maison, forcé à monter dans une voiture, emmené dans un endroit retiré, battu et torturé jusqu’à ce qu’il avoue où sont cachées ses économies, quelques milliers d’Euros. La victime fut hospitalisée dans un état sérieux, son visage lacéré, un bout de doigt arraché. (16)

Conflit de basse intensité

Où que les punks djihadistes décident d’établir leur territoire, un coin de rue, un banc public, une place dans une file ou une cité HLM, ils punissent les intrus avec une violence sans merci.

Un jeune couple vivant dans le centre de Perpignan, ville du Sud-Ouest, qui ont osé protesté d’un rodéo motocycliste qui leur cassait les oreilles sous leurs fenêtres au beau milieu de la nuit, ont failli le payer de leur vie. Quinze jeunes hurlant « on va vous tuer » sont entrés dans leur immeuble en force, ont grimpé les marche à toute allure et frappé à leur porte avec tant de force que le mur mitoyen a commencer à s’effondrer. Ils se sont dispersés et ont pris la fuite à l’arrivée de la police. (17)

Des jeunes de l’Essonne ont puni une famille parce qu’un de leurs garçons a fait une remarque quand ils les ont dépassés dans une file d’attente au Parc Astérix, à 30km au Nord de Paris. Ils sont appelé des renforts, rattrapé la famille sur le parking, tabassé les garçons et frappé leur mère. (18)

Le 13 juillet, veille de la fête nationale française, est généralement célébrée par des bals populaires. Des jeunes tirant des fusées interdites de feux d’artifice ont causé au moins 47 incendies. Une femme de 63 ans est morte après qu’une fusée soit passée par sa fenêtre ait mis le feu à son modeste appartement. Le second étage d’une caserne de pompiers du XIXème arrondissement, touché par une fusée, est parti en fumée alors que des gens dansaient au rez-de-chaussée. (19)

Une accident mineur de la circulation sur une autoroute en dehors de Paris s’est terminé en meurtre sanglant parce que la victime, un jeune père de famille nommé Mohamed, a demandé à la femme responsable des dommages de signer un constat amiable. « Tu essayes de te comporter comme un français » objecta t-elle, avant d’appeler des amis des Mureaux, une cité voisine, à la rescousse. Les jeunes, identifiés dans un des articles comme « noirs », sont arrivés en force, hurlant « on va te tuer devant ta mère », et ont commencé à frapper la tête de l’homme avec une sauvagerie non refreinée, le tuant sur place, devant sa famille, comme promis. Deux des tueurs ont été identifiés par leurs noms et leur origine sénégalaise sur un site Web sénégalais. (20)

Plusieurs semaines plus tard, un journaliste américain enquêtant sur les problèmes des minorités dans une cité HLM française, a été agressé par des jeunes aux Mureaux. Décrit comme un évangélique de cinquante ans, il a été transporté inconscient à l’hôpital le plus proche. Il a été frappé à la tête et s’est fait voler son équipement d’une valeur de plus de 15.000$. Les circonstances n’ont pas été encore élucidées. (21)

Chambre de résonance

Dans une transposition de la mentalité du processus de paix au Moyen-Orient, l’échec de l’intégration est mis sur le dos de la France, comme l’échec de la création d’un Etat palestinien est mis sur le dos d’Israël. La cause palestinienne est pardonnée de ses 60 ans d’agression ; les immigrants délinquants sont exonérés de la responsabilité de leur comportement antisocial et stratégies auto-destructrices. Le Hamas attaque Israël depuis des années sans interruption, Israël finit par réagir et se fait trainer dans la boue. Les cités sont délabrées par leurs propres habitants délinquants pour être montrées comme preuve de l’injustice sociale. L’opinion internationale regarde ailleurs tandis que le Hamas impose la Sharia à Gaza ; les médias ferment les yeux quand les voyous imposent leur loi dans les cités.

Banlieue-Gaza-sur-Seine pour les insurgés locaux, Banlieue-Gaza-Prison-à-ciel-ouvert pour le chœur compatissant. Qu’importe combien est fait ou donné, ce n’est jamais assez ; qu’importe combien sauvage est le comportement, il est toujours excusé. Ici, là, et partout, les frontières ethniques sont effacées et la logique capitule devant la pensée magique. Quand des mères offrent leurs enfants à la mort en « shahid » (meurtriers martyres), l’horreur de leur vengeance est vue comme le degré de l’oppression qu’elles endurent. En France, toute forme de brutalité, y compris le meurtre d’Ilan Halimi, un jeune juif français enlevé par un gang de banlieue en janvier 2006 et torturé à mort pendant trois semaines (22), est attribué à une forme « d’exclusion » (23). L’antisémitisme éhonté de Youssouf Fofana, le chef du gang, un musulman antijuif enragé, a été utilisé pour masquer les motivations des quelques vingt membres de la bande d’origines diverses qui ont participé à ce crime. Les avocats, pour la défense, ont organisé une conférence de presse et écrit des éditoriaux pour nier l’antisémitisme des banlieues et décrire leurs clients comme des jeunes défavorisés égarés.

La même chronologie inversée qui expliquait dans les premières semaines de l’Intifada Al-Aqsa que les Palestiniens étaient passés du lancer de pierres aux tirs à armes à feu parce que les forces israéliennes avaient surréagi à la « révolte » initiale (légitime), explique maintenant que les jeunes de banlieue ont commencé à tirer sur la police avec des armes automatiques parce que les forces de l’ordre sont devenues quasi militaires.

L’identification avec la « résistance » palestinienne enhardit les délinquants français. Les punks djihadistes qui boivent de l’alcool, portent des survêtements, n’ont quasiment jamais mis les pieds dans une moquée, et ne peuvent lire le coran en arabe classique, établissent leur domination comme s’il s’agissait d’un « waqf » (donation religieuse).

Aucun diffuseur français ne toucherait le reportage du photo-journaliste Jean-paul Ney « Hamas sur Seine » publié par le l’agence francophone basée en Israël, Metula News Agency, le 31 mai 2010, décrivant des pro-palestiniens enragés, le visage masqué par des Keffiehs, scandant « Médias vendus aux sionistes », « Juifs au four », « France va te faire foutre », « Sarkozy le petit juif », « Obama le nègre des juifs », forçant répétitivement les lignes de police, déterminés à atteindre l’ambassade d’Israël et décharger leur rage causée par l’incident de la flottille de Gaza. Rejoints par les anarchistes des « Black-Blocks », les émeutiers ont détruits des biens, jeté des pavés sur la police et causé des dommages pendant plusieurs heures dans le quartier des Champs-Elysées. Ney a clairement entendu des ordres donnés à la police anti-émeutes : « ne tentez pas de les arrêter ». (24)

Le Bondy Blog de Marseille a célébré la fête nationale à sa façon en faisant un T-Shirt représentant un drapeau algérien ayant la forme de la carte de France, portrait craché de l’image du drapeau palestinien couvrant la carte d’Israël. «Les jeunes immigrants de deuxième et troisième génération originaires du Maghreb, des Comores etc. » dit une jeune femme identifiée comme Sonia, « essayent de se trouver ». Le T-shirt est une réponse à leur quête. « Nous avons vraiment une double culture, on est à la fois français et algériens ». (25)

Les médias français favorisent automatiquement l’autre version de tout incident auquel Israël est mêlé. Les journalistes peuvent écrire les yeux fermés. Ou simplement avaler ce que diffuse à leur intention l’agence France Presse. L’histoire de l’incident sur la frontière israélo-libanaise en août 2010, lors duquel un officier israélien, trois soldats libanais et un journaliste libanais furent tués quand les forces libanaises ouvrirent le feu sur les soldats de Tsahal occupés à des travaux de maintenance de routine du côté israélien de la frontière, est arrivée en France dans sa version libanaise. La falsification fut révélée dans les 24 heures et confirmée de façon fiable et détaillée, mais les alchimistes des médias ont transformé le plomb des faux faits en or d’ambiguïté. (27) Pourquoi croire les sources israéliennes même quand elles sont corroborées par les troupes des nations Unies présentes sur place ?

La galerie des glaces

Etant donné que le hoax Mohamed Al-Dura (la mise en scène de la mort et subséquemment le martyre du gazaoui âgé de 12 ans, soi-disant tué de sang froid par les soldats israéliens le second jour de l’Intifada Al Aqsa (28)) fut produit par Charles Enderlin, correspondant de longue date de la chaine nationale France 2, les autorités vivent dans la terreur compréhensible d’un réel Mohamed Al-Dura sur leur propre sol, pas moins, depuis que les jeunes fabriquent sans hésiter leurs propres enfants martyrs dans la fureur de la vengeance. Les émeutes de 2005 furent déclenchées par la mort de deux mineurs qui trouvèrent refuge dans un transformateur électrique, prétendument poursuivis par la police, soi-disant sans raison valable. (29) En novembre 2007, plusieurs policiers furent blessés par balles durant une bataille contre 200 jeunes à Villiers-le-Bel (Val d’Oise) après que deux jeunes, sur des mini-motos interdites, ne portant pas de casque, aient trouvé la mort en heurtant une voiture de police. (30) Il n’y a pas moyen de savoir si Abu et Adama Kamara, Ibrahim Sow, Maka Kante et Samuel Lambalamba, condamnés en juillet 2010 à entre trois et quinze ans de prison sont innocents comme ils le clament, ou condamnés à la place d’autres jeunes ; (31) c’est comme si le tribunal jugeait un incident survenu dans un distant pays lointain. Après un incident similaire à Woippy, dans la banlieue de Metz, les gendarmes furent accueillis à coups de pierres, 14 véhicules, y compris un bus, furent brûlés, des cabines de téléphone et une école mises à sac. Ce ne sont là que quelques incidents parmi une multitude où des jeunes, aux commandes de voitures ou motos volées, fuyant la police, ont eu des accidents et sont tués tout seuls.

Pourtant, peu importe à quel point la version de la partie « affligée » est tirée par les cheveux, elle prend toujours l’avantage sur la version officielle dans les médias français. Toute enquête de police est, selon la définition des médias, suspecte. Selon les médias, la police ne devrait pas se livrer à des courses poursuites. Un sympathisant expliqua devant les caméras que la police connaissait les noms des chauffards dans la voiture volée et aurait pu les laisser rentrer chez eux et les arrêter le jour suivant. Après tout, qu’importe si les garçons causent un accident mortel pendant ce temps ?

Les médias offrirent un bref aperçu quand la police fit une descente dans une cité contrôlée par des dealers de drogues à Sevran (Seine-Saint-Denis) en banlieue parisienne. Des graffitis en forme de flèches indiquaient les « boutiques », les habitants expliquaient la façon dont ils devaient passer des checkpoints pour accéder à leurs immeubles, et les cameramen peuvent s’estimer heureux d’avoir pu s’en échapper avec leur reportage. Les « militants » répondirent à la descente avec les désormais familiers incendies, saccages, et tirs sur les policiers. Les promesses du gouvernement de faire appliquer la loi provoquèrent les cris d’orfraie des sociologues compassionnels, des magistrats et maires de gauche, des membres des associations de bienfaisance protestant que « la répression n’est pas la solution ». L’imposition de restrictions à la police a simplement donné des ailes à leurs adversaires. Plus de 5000 furent blessés en service en 2009, et en janvier-février 2010, quelque 1100. (32) Dans de récents incidents, la police a été cernée, bombardée de pavés, battue, frappée, cognée à la tête à coups de marteaux, humiliée, et traitée comme des victimes d’agressions et non comme des agents des forces de l’ordre.

Les médias internationaux, relayant lourdement les dépêches de l’Agence France Presse et d’Associated Press, a montré peu d’intérêt pour le problème de la délinquance en France. « L’Intifada » de novembre 2005 a été faussement mise en perspective avec les émeutes de Watt, la récente loi anti-burqa (voile recouvrant complètement le visage) a été mise sur le compte de l’intolérance. Les griefs des minorités sont pris pour argent comptant et les efforts du gouvernement pour faire respecter la loi sont dénoncés comme des concessions à l’extrême droite.

En fait, et contrairement à ce qui a été écrit sur la société française, il n’y a aucune tradition de ségrégation ou de ghettos. Les gens sont constamment en mouvement ; les transports publics amènent les passagers des banlieues aux centres villes et les quartiers sont mélangés. La récente ghettoïsation de certains quartiers (toujours incomplète) est la résultante de leur criminalisation. Quand les caïds tiennent le pavé, ceux qui le peuvent partent ; ceux qui ne le peuvent pas se soumettent. C’est un djihad à petite échelle.

Le gangster victime

Le braquage d’un casino à Uriage durant la nuit du 15 juillet 2010, aurait été une affaire de plus sur la longue liste de crimes non résolus si la police n’avait été amenée, lors d’une course-poursuite, à pénétrer en profondeur sur le territoire des gangsters à Villeneuve en Isère, une cité HLM de la banlieue de Grenoble. Les deux gangsters vêtus des gilets pare-balles ouvrirent le feu à l’arme automatique. La police répliqua, tuant l’un d’entre eux d’un tir dans la tête. Son complice s’échappa. Tout l’enfer s’abattit sur la cité. La « victime » cette fois n’était pas un jeune à moto, mais plutôt un criminel multi-récidiviste de 27 ans, Karim Boudouda, condamné pour trois affaires distinctes de vol à main armée mais toujours en liberté. 90 voitures furent brûlées la première nuit, 20 la suivante. Des véhicules blindés, des commandos, et les gardes mobiles y furent dépêchés, mais les amis de Boudouda tirèrent sur la police pendant que sa mère annonçait son intention de poursuivre la police. Le propriétaire d’un bar, sensé être le cousin de Boudouda, fut arrêté après qu’une cache d’armes et un stand de tir furent découverts sur place. Plusieurs personnes furent arrêtés puis relâchées en connexion avec la traque du complice de Boudouda, dont le nom et la description ne furent pas rendus publics. Durant la première semaine de septembre, le complice supposé, le multirécidiviste Monsif Ghabbour, fut finalement localisé, arrêté et mis en examen puis immédiatement remis en liberté sous contrôle judiciaire. Les policiers sont outrés et le procureur a fait appel de cette décision. Des policiers directement mêlés à la fusillade furent mutés dans d’autres régions ou mis au vert dans ce qui ressembla à une honteuse retraite. Regonflés par cette victoire, les hommes de Karim les poursuivirent de leurs menaces de morts personnalisées.

Onze jours plus tard à Saint-Aignan, Luigi B. percuta une barrage, trainant un gendarme sur le capot de sa voiture sur 500 mètres, puis fit mine de s’arrêter à un second barrage, accélérant soudain, allant droit sur deux gendarmes. L’un d’eux tira sur la voiture quand elle passa devant lui en trombe. Quand le corps de Luigi fut retrouvé dix kilomètres plus loin, la colère de la communauté des gens du voyage (nomades de diverses origines, certains devenus sédentaires) éclata. Des vandales saccagèrent un poste de police, terrorisèrent un boulanger, abattirent une douzaine d’arbres et attaquèrent des bâtiments publics dans une demie douzaine de villes différentes les jours suivants. Le sociologue Michel Wieviorka analysa les deux cas avec une rhétorique typiquement française : « Les nomades n’attendent rien de la société, les attentes des banlieues ont été déçues ». Il ajouta, « C’est territorial, pas ethnique ou religieux ». (34) Personne à Saint-Aignan ne s’attendait à être touché d’une balle dans la tête comme le fut l’officier israélien lors d’un incident avec les libanais pour avoir coupé une douzaine d’arbres du côté israélien de la frontière.

Le schéma familier de la retraite vers l’arrière a correspondu avec le renversement en terres étrangères. En août, Al Qaïda au Maghreb islamique a menacé de punir « les traitres apostats, les enfants et agents de la France chrétienne… (et) Sarkozy, l’ennemi d’Allah » pour une tentative maladroite de libérer un otage français, décapité une semaine plus tard, au Mali. (35) Deux journalistes français sont retenus en otage en Afghanistan depuis décembre 2009. Des villageois libanais encerclèrent, désarmèrent, lapidèrent et menacèrent de tuer des membres d’un contingent français des Nations Unies comme s’ils étaient policiers dans une cité HLM.

Contrairement à ce qu’on pouvait attendre, le gouvernement ne s’est pas évanoui dans la nature pour les vacances du mois d’août, espérant que les esprits se calmeraient d’ici septembre à Villeneuve en Isère. Le président, flanqué du ministre de l’intérieur Brice Hortefeux et de l’immigration Eric besson, sont entrés dans l’arène, annonçant une série de mesures musclées et osèrent lier la criminalité et l’immigration. Pas toute la criminalité, pas tous les immigrants. Mais il brisa un tabou, simplement en disant une évidence suivie de promesses de mesures sévères contre les criminels qui tirent sur la police. De plus, les tueurs de flics naturalisés perdront leur citoyenneté. Des inspecteurs des impôts seront envoyés dans les cités HLM pour traquer les gens vivant dans le luxe alors qu’ils bénéficient d’allocations chômage. Le marché de la drogue sera démantelé. La grande délinquance, la polygamie, l’excision, seront aussi des motifs de perte de la nationalité (cette décision a été par la suite retirée). Les campements illégaux de Roms seront démantelés, et les résidents illégaux renvoyés en Roumanie, Bulgarie, etc. (36)

Subitement, les médias se sont intéressés à Villeneuve en Isère, développée il y a 30 ans comme un modèle d’harmonie sociale avec de l’habitat public et privé, nichés côte à côte dans un cadre magnifiquement aménagé à l’extérieur de la ville universitaire de Grenoble. Qu’est-ce qui s’est mal passé ? La crise, selon les officiels, a été cause de détérioration ; les propriétaires de la classe moyennes sont partis. Par dessus le marché, il fut révélé que Boudouda était le « lieutenant » d’une des familles du crime. La génération actuelle de voyous maghrébins est plus violente et sans pitié que les premières générations de gangsters italo-mafieux grenoblois, suivis par la génération franco-italienne néo-mafieuse. (37) Leurs opérations sont d’autant plus brutales qu’elles sont mal préparées et exécutées. Ils sont source d’incompréhension avec leurs enlèvements, tortures ou tirs d’armes automatiques.

Xénophobie, « Islamophobie » ou dhimmitude ?

Le franc-parler du gouvernement a secoué la France. Le président Sarkozy fut accusé d’aller cyniquement à la pêche aux voix des électeurs du populiste Front national, renouant avec le honteux passé collaborationniste de Vichy, séparant les français-français des français-étrangers (pareil aux sélections des camps de la mort) et tentant perfidement de créer une diversion pour faire oublier les scandales frappant son administration. (38) Dans leur hâte de condamner le gouvernement pour avoir dit l’indicible, les critiques ont omis avec insouciance de faire la distinction entre un voleur de bicyclette de 12 ans et un multirécidiviste de 27 ans qui tire sur la police à l’arme automatique.

Pas un jour ne passe sans un tir de barrage de déclarations condamnant le président. L’ancien premier ministre socialiste Michel Rocard, dont on se souvient qu’il déclara au début des années 80 que « la France ne pas accueillir toute la misère du monde « (39), colla l’étiquette de Nazi sur le président Sarkozy en l’accusant de fomenter la guerre civile. Tous les leaders de l’opposition, petit ou grand, prit la plume ou le micro pour condamner le président dans les termes les plus emphatiques. Aucune métaphore sur l’holocauste ne lui fut épargnée. L’expulsion des Roms clandestins équivalait aux rafles des juifs dans les années 40. La boucle de la rhétorique est bouclée : Les « immigrants » (signifiant arabo-musulmans et africains sub-sahariens) sont les juifs d’aujourd’hui quand en fait ceux qui persécutent aujourd’hui les Juifs appartiennent à ce groupe sans loi improprement appelés « immigrants ».

Les médias assurent une couverture totale des critiques les plus sévères à l’encontre du président en laissant la défense du strict respect des lois aux officiels, donnant ainsi l’impression que le gouvernement est isolé, en dépit des notables 2% d’augmentation de la cote de popularité du président et du Premier Ministre François Fillon. Dominique De Villepin, le rival du président au sein de l’UMP, accusa le président de « transgression ». (40). Avec sa coutumière grandiloquence, Villepin a déclaré que Sarkozy entachait le drapeau français de honte. (41)

La vérité au sujet du gangster de Villeneuve en Isère peut-elle être extrapolée à d’autres banlieues, d’autres crimes, d’autres nuits de flambées et de destructions ? Est-ce que les citoyens respectueux des lois, musulmans y compris, sont supposés grimacer et le supporter ? Si cette criminalité n’est pas strictement délinquante mais plutôt liée à un assaut plus large contre les valeurs et modes de vie occidentaux, la société française doit le regarder en face. Les voyous, le lumpenprolétariat et les délinquants juvéniles sont facilement enrôlables comme piétaille d’une entreprise totalitaire. Ces pas-si-français, jeunes sans lois jouent leur rôle dans un conflit qui irradie depuis son point d’origine au Moyen-Orient.

Tandis que les avocats désabusés de la loi et l’ordre pensent qu’aucune des mesures annoncées ne sera jamais appliquée, les défenseurs des opprimés jurent que chaque affaire criminelle impliquant un immigré est délibérément montée en épingle pour créer de l’hostilité à leur égard et justifier la répression. De telles accusations peuvent sembler plausibles tant qu’elles demeurent abstraites. Mais les faits réels sont têtus.

Lies Hebbaj, âgé de 35 ans, a été connu du grand public quand il organisa une conférence de presse à Nantes pour contester une contravention reçue par sa femme pour conduite avec visibilité obstruée par un Niqab. (42) Il a depuis était mis en examen pour fraude aux aides sociales, irrégularités financières, violation du droit du travail et viol et agression sur une femme qu’il répudia en 2007. Il est allégué qu’Hebbaj, qui a quatre femmes voilées et seize enfants, bénéficie de plus de 300.000€ d’aides sociales, un tiers venant frauduleusement de ses épouses multiples déclarées en tant que mères célibataires. Devrait-il être déchu de sa nationalité française acquise par mariage ? (43)

Deux femmes voilées, perdues sous des couches de tissus noirs, sont passées à la télévision pour se plaindre qu’Hebbaj, respectivement leur mari et compagnon et père de leurs enfants, est un bouc émissaire. Les opposants de Sarkozy disent que l’affaire Hebbaj a été sortie du chapeau pour servir les néfastes projets du gouvernement. Mais c’est Hebbaj qui s’est fait connaître par sa conférence de presse controversée. Pourquoi, alors qu’il y a des preuves évidentes de polygamie et de fraudes aux aides sociales, s’est-il senti invulnérable ? Pourquoi est-ce que les bandits de Villeneuve en Isère se croient-ils plus forts que la police ?

Ils se sentent invulnérables car ils ne sont pas arrêtés et punis et, de plus, ils ne peuvent être critiqués ou identifiés sans provoquer un tollé. Des centaines de punks djihadistes hurlant qu’ils « baisent la France » peuvent être enragés, mais personne n’a le droit de dire qu’ils appartiennent à un groupe ou un courant spécifiques. Personne n’est même autorisé à spéculer sur ce qu’ils pourraient avoir de commun avec d’autres délinquants, à moins qu’on ne les décrive comme victimes infortunées d’injustices.

Conclusion

Le gouvernement français a t-il la liberté, les moyens ou la volonté d’imposer la loi et l’ordre ? Toute tentative d’imposer le respect de la loi est source de danger de mettre le feu aux poudres d’une insurrection à grande échelle. Il est aisé de critiquer le président Sarkozy comme le fit le New York Times, (44) en jouant le perroquet des gauchistes français, ou d’autre part de se moquer du président pour la longue liste de promesses non tenues en la matière. Mais il serait plus sage de se demander pourquoi les autorités de ces nations occidentales, qui ont tant à perdre, continuent cette politique d’apaisement envers ces éléments antagonistes dans l’espoir vain d’éviter la confrontation. Et en quoi cela est-il différent du monde libre se cachant sous couvert de processus de paix pendant que l’Iran avance inexorablement vers le point de non-retour ?

Le facteur islamique est nié, tant dans les problèmes intérieurs que dans les conflits extérieurs. Les intentions génocidaires inscrites dans les chartes du Hamas et de l’OLP, les documents des Frères Musulmans, les sermons dans les mosquées les déclarations des leaders arabes et musulmans, aussi bien que dans le coran et les hadiths sont ignorées. Les crimes et actions djihadistes sont traités comme des aberrations diverses. La preuve cohérente est déchirée en mille morceaux jetés au vent et les penseurs qui essayent de rassembler les pièces du puzzle sont rembarrés.

Il n’y a pas d’images des attaques brutales citées ici ou des centaines d’autres commises jour après jour. Le réseau français de surveillance vidéo est sous-développé, partiellement en raison de l’opposition des maires socialistes et des défenseurs des libertés civiles. Mais on peut trouver une image en miroir de ces comportements sauvages, armes primitives et rage meurtrière de ces jeunes dans des témoignages en vidéo de la dernière télé réalité moyen-orientale : la flottille de Gaza. Monsieur tout le monde du monde libre est un soldat délibérément non entrainé descendant en rappel vers le pont du Mavi Marmara.

La radio française rapporte que Nicolas Sarkozy a pressé Benjamin Netanyahu à se retenir après l’attaque sournoise libanaise d’août 2010. Même si cela est faux, ça demeure plausible et montrerait que le président, en dépit de ses discours musclés, n’a toujours pas fait le lien entre sa faiblesse envers les insurgés en France et la déroutante politique de paix au Moyen-Orient.

Nidra Poller est une romancière et journaliste américaine qui vit à Paris depuis 1972. Un recueil de ses nouvelles « Karimi Hôtel et autres nouvelles d’Afrique » sera bientôt publié aux éditions l’Harmattan.

[1] Pierre Birnbaum, “Le recul de l’État fort et la nouvelle mobilisation antisémite dans la France contemporaine,” Pôle Sud, Nov. 2004, pp. 15-29.
[2] TCS Daily, Public Broadcasting Service, Sept. 20, 2005.
[3] Le Parisien, Feb. 12, 2010.
[4] Ibid., Jan. 23, 2010.
[5] Ibid., Jan. 23, 2010.
[6] Le Figaro (Paris), Jan. 31, 2010.
[7] Ibid., Feb. 6, 2010.
[8] Ibid., Feb. 20, 2010.
[9] Ibid., Feb. 21, 2010.
[10] Le Figaro, Feb. 28, 2010.
[11] Le Parisien, Mar. 1, 2010.
[12] Le Figaro, Mar. 11, 2010.
[13] Ibid., Apr. 14, 2010.
[14] Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Apr. 30, 2010.
[15] RTL.fr (Paris), July 14, 2010.
[16] Le Figaro, Aug. 4, 2010.
[17] Ibid., Aug. 3, 2010.
[18] Libération (Paris), May 25, 2010.
[19] Paris Match, July 22, 2010; Libération, July 14, 2010.
[20] RMC.fr (Paris), June 30, 2010; Xibar (Senegal), July 6, 2010.
[21] Libération, July 30, 2010.
[22] The New York Sun, Feb. 22, 2006.
[23] The Wall Street Journal, Feb. 23, 2006; Nidra Poller, “Paris: Prisoner of the Barbarians,” Standpoint Magazine, July/Aug. 2009; idem, “French Justice Goes Easy on the Gang of Barbarians,” New English Review, July 11, 2009.
[24] Metula News Agency (Luxembourg), May 31, 2010.
[25] Marseille Bondy Blog, July 14, 2010.
[26] Ha’aretz (Tel Aviv), Aug. 4, 2010.
[27] Le Monde (Paris), Aug. 4, 2010; Le Figaro, Aug. 3, 2010.
[28] “Philippe Karsenty: ‘We Need to Expose the Muhammad al-Dura Hoax,’” Middle East Quarterly, Fall 2008, pp. 57-65; Nidra Poller, “Myth, Fact, and the Al-Dura Affair,” Commentary, Sept. 2005.
[29] The Guardian (London), Nov. 6, 2005.
[30] The New York Times, Nov. 28, 2007.
[31] Le Parisien, July 3, 2010.
[32] Le Figaro, Mar. 30, 2010; L’Express (Paris), Aug. 13, 2010.
[33] Le Figaro, July 19, Sept. 20, 2010.
[34] Le Point (Paris), July 19, 2010 ; France 5 TV, July 20, 2010.
[35] Reuters, Aug. 16, 2010; Le Parisien, Aug. 17, 2010.
[36] Nicolas Sarkozy, Grenoble, July 30, 2010.
[37] Le Figaro, Aug. 5, 2010.
[38] See, for example, The Herald Scotland (Glasgow), July 25, 2010.
[39] Associated Press, Nov. 15, 2002.
[40] Le Figaro, Aug. 24, 2010.
[41] France 3 TV, Aug. 25, 2010.
[42] The Daily Telegraph, June 3, 2010.
[43] Le Figaro, May 4, June 10, 2010.
[44] “Xenophobia: Casting out the Un-French,” International Herald Tribune, Aug. 5, 2010.
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