Ce que la France peut apprendre d’Israël dans la lutte contre le terrorisme islamiste

Translated by: Johan Bourlard


Cela ne se fait pas dans la dentelle

À mes amis, collègues et connaissances qui en France se demandent avec inquiétude comment réagir au lendemain des attentats de Paris, je ne peux que leur conseiller de regarder ce que fait Israël.

Cette tragédie n’est pas le « 11-Septembre français ». Le 11-Septembre, al-Qaïda a en réalité épuisé son potentiel humain aux États-Unis de sorte que cette organisation n’a jamais plus été en mesure de frapper l’Amérique au cœur. Cette tragédie est par contre l’Intifada française car, malheureusement, il ne fait aucun doute que le même genre d’attentats va se reproduire. Quelles que soient les positions politiques des uns et des autres envers les méthodes antiterroristes d’Israël, le succès de ces dernières dans la lutte contre le terrorisme islamiste depuis ces vingt dernières années est le seul modèle réaliste dont la France puisse faire usage pour relever les défis auxquels elle est à présent confrontée.

Voici quelques-uns des principaux enseignements à en tirer.

Premièrement, il est temps de sacrifier certaines libertés de convenance. La plupart des Israéliens ignorent ce que c’est que d’entrer dans une salle de concert relativement importante comme celle visée en France sans passer au préalable à travers un détecteur de métaux, une pratique que le gouvernement à l’intention de maintenir. Il se peut que les citoyens s’en plaignent mais ils se sentiraient moins libres si leur gouvernement ne les importunait pas ainsi quotidiennement.

Les djihadistes résolus à terroriser la France ont tous en commun certaines particularités.

Deuxièmement, progressez et profilez. Les djihadistes résolus à terroriser la France ont tous en commun certaines particularités. Si l’aéroport international Ben Gourion, en Israël, est considéré comme la référence en matière de sécurité aérienne, c’est parce que les contrôleurs israéliens sont encouragés à sélectionner certains passagers pour des contrôles supplémentaires sur la base notamment de la religion, de l’âge et du genre tout en faisant transiter plus rapidement dans les terminaux la grande majorité des autres passagers. Il est probable qu’aucun terroriste, pas même le plus expérimenté, ne prenne le risque de subir une telle épreuve s’il sait avec certitude qu’il se retrouvera dans une pièce, cerné par des enquêteurs israéliens.

Troisièmement, admettez que la dissuasion n’est pas juste. Puisqu’il est impossible de dissuader les kamikazes de menacer de mort ou de blesser, il faut menacer les choses auxquelles ils tiennent. La politique israélienne de démolition des maisons des familles de terroristes palestiniens n’est peut-être pas tout à fait « juste » mais cela est nécessaire pour contrer le fait que ces familles reçoivent l’approbation d’une grande partie de la société ainsi que des moyens financiers pour avoir fourni des « martyrs » pour la cause.

Si en France le fait d’avoir un lien avec un terroriste n’est pas encore une expérience très désagréable, faites désormais qu’il en soit ainsi. Comprenez qu’il n’est ni possible ni souhaitable de garantir que seuls les terroristes doivent payer le prix de leurs actions terroristes. Faites tous les efforts possibles pour éviter de nuire à des innocents qui vivent en accord avec vos valeurs, mais ne laissez pas en retour les antiterroristes en chambre et les francophobes de l’étranger dicter votre politique.

Si en France le fait d’avoir un lien avec un terroriste n’est pas encore une expérience très désagréable, faites désormais qu’il en soit ainsi.

Quatrièmement, visez les cerveaux qui se cachent derrière les infrastructures terroristes. Recherchez les responsables du recrutement, du financement, de l’entraînement, de la formation et de la direction des djihadistes, pas seulement les exécutants. Poursuivez-les en justice si vous le pouvez mais s’ils sont loin de votre pays, ne craignez pas de recourir à une justice plus expéditive. Quand Israël a commencé à recourir aux meurtres ciblés pour lutter contre le terrorisme, cela a suscité la controverse. Pourtant aujourd’hui, la plupart des gouvernements (notamment, chose remarquable, l’administration Obama) reconnaissent désormais l’efficacité de cette méthode. Le nombre de morts dans des attentats suicides en Israël, qui était de plusieurs centaines en 2002, a chuté à zéro en 2010.

Cinquièmement, combattez l’incitation à la haine. Contrairement aux Américains, la France ne peut plus se permettre d’affirmer que les discours de haine et d’endoctrinement tenus par les islamistes ont peu de chose à voir avec la violence terroriste. En juin dernier, le gouvernement français a fait un pas dans la bonne direction en expulsant 40 islamistes accusés d’incitation à la haine. Mais cela doit aller plus loin. Au lieu d’éviter les banlieues, ces quartiers suburbains à majorité musulmane devenus par leur pauvreté et leur criminalité un véritable fléau, la gendarmerie et les services de renseignements devraient y faire le ménage et placer les centres communautaires, les mosquées et les barres d’immeubles sous surveillance. Des points de contrôles doivent être établis à l’entrée des zones refuges d’islamistes et des fouilles pratiquées sur les personnes qui entrent et sortent de ces zones.

Sixièmement, la France doit accorder la priorité aux intérêts de sa sécurité nationale plutôt qu’aux revendications communautaires. Il est inconcevable que des Français musulmans soient frustrés en raison de leur marginalisation socio-économique et il existe certainement des solutions pour améliorer la manière dont les autorités traitent cette minorité ostracisée. Toutefois, cela n’entame pas le droit de la France de se défendre et de prendre les mesures drastiques nécessaires pour y arriver.

Enfin, au risque d’insister sur une évidence, la France doit contrôler et surveiller ses frontières si elle souhaite éviter la répétition d’attentats terroristes comme ceux du 13 novembre. Le fait qu’au moins l’un des assaillants a obtenu le statut de réfugié en Grèce et a pu migrer en France constitue un grave échec dans la chaîne du renseignement. La Suède, l’Allemagne, l’Autriche et d’autres pays sont en train de reconsidérer les accords de Schengen, permettant la libre circulation dans toute l’Europe. La France doit en faire autant. Immédiatement après les attentats, le ministre français de l’Intérieur a rétabli les contrôles aux frontières, un changement qui devrait être permanent.

Comme le déclarait le président François Hollande après les attentats, la France a subi non pas une vague d’attentats criminels mais bien un « acte de guerre ». Israël a démontré qu’il est possible de gagner de telles guerres mais cela ne se fait pas dans la dentelle.

Gregg Roman est directeur du Middle East Forum

Gregg Roman functions as the chief operations officer for the Forum, responsible for day-to-day management, communications, and financial resource development. Mr. Roman previously served as director of the Community Relations Council of the Jewish Federation of Greater Pittsburgh. In 2014, he was named one of the ten most inspiring global Jewish leaders by the Jewish Telegraphic Agency. He previously served as the political advisor to the deputy foreign minister of Israel and worked for the Israeli Ministry of Defense. Mr. Roman is a frequent speaker at venues around the world, often appears on television, and has written for the Hill, the Forward, the Albany Times-Union, and other publications. He attended American University in Washington, D.C., and the Interdisciplinary Center (IDC) in Herzliya, Israel, where he studied national security studies and political communications.
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I recently witnessed something I haven’t seen in a long time. On Friday, August 16, 2024, a group of pro-Hamas activists packed up their signs and went home in the face of spirited and non-violent opposition from a coalition of pro-American Iranians and American Jews. The last time I saw anything like that happen was in 2006 or 2007, when I led a crowd of Israel supporters in chants in order to silence a heckler standing on the sidewalk near the town common in Amherst, Massachusetts. The ridicule was enough to prompt him and his fellow anti-Israel activists to walk away, as we cheered their departure. It was glorious.