Middle East Quarterly

Winter 2001

Volume 8: Number 1

Le Prince El-Hassan bin Talal : les chrétiens jordaniens sont pleinement intégrés

Translated by: Anne-Marie Delcambre de Champvert

Son Altesse Royale le Prince El-Hassan bin Talal est l’oncle du roi Abdallah II de Jordanie. Né en 1947, il se considère comme un descendant à la quarante –deuxième génération, du Prophète Mahomet. Il a fait ses études en Angleterre et obtenu des diplômes en Etudes orientales de l’université d’Oxford, puis il a servi en tant que prince héritier de 1965 à 1999, période durant laquelle il a servi comme le plus proche conseiller politique de son frère Hussein, confident et remplaçant et il a créé de nombreuses organisations en Jordanie. Récipiendaire de cinq doctorats honoris causa et décoré par plus de vingt gouvernements, il a été particulièrement actif dans la promotion du dialogue interreligieux, spécialement entre les adeptes des trois religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme et l’islam et pour d’autres questions œcuméniques et humanitaires. En 1994, il fonde l’Institut royal d’études interconfessionnelles, une institution basée à Amman qui se livre à l’étude interdisciplinaire de la religion et des questions religieuses, « avec une référence particulière au christianisme dans la société arabo-islamique ». Le prince El-Hassan a écrit quatre livres dont un sur ce sujet, le Christianisme dans le monde arabe 1 ( pour plus d’information, voir http://www.princehassan.gov.jo. Daniel Pipes et Hilal Khasham l’ont interviewé à Madrid, en Espagne, le 28 octobre 2000.

Middle East Quarterly: S’il vous plaît quels sont vos commentaires sur l’état des relations entre chrétiens et musulmans en Jordanie.

Prince El-Hassan bin Talal : Tous ceux d’entre nous qui vivent en Jordanie et partagent l’expérience jordanienne n’ont jamais vraiment eu conscience de l’existence d’un problème concernant les relations entre chrétiens et musulmans. Nous ne parlons pas habituellement en termes d’identité personnelle, mais plutôt, nous préférons parler en termes de droits de l’homme ou de démocratie ou d’autres idéaux. Je pense que notre philosophie en Jordanie est un pluralisme tout au long du siècle. Ce n’est pas un phénomène récent, car le mouvement – hachémite lui-même a fondé son consensus sur le pluralisme. Vous pouvez voir qu’il s’agit d’une tradition en vous appuyant sur des exemples tels que le traitement, par le Sharif Hussein de la Mecque,des Arméniens en 1911; ou consultez les références continues au Pacte de ‘Umar lors de la transaction des Hachémites avec les Eglises et l’église orthodoxe en particulier.

MEQ: Comment cela se passe t-il ?

El-Hassan: les chrétiens jordaniens (et les musulmans jordaniens d’ailleurs) font partie d’une société avec une longue tradition de respect mutuel. Au XXe siècle, ce respect a été renouvelé et étendu grâce à An Nahda, ou comme on l’appelle en anglais, the renaissance movement , le mouvement de renaissance, qui est la base de la pensée politique hachémite. Le mouvement de la Nahda est basé sur la tradition des Lumières des années 1700 en Europe, une tradition vers laquelle non seulement les chrétiens en Jordanie, mais dans d’autres parties du Croissant fertile se tournent avec beaucoup d’admiration.

Le mouvement de la Nahda a été pour beaucoup un partage des identités arabo-musulmane et chrétienne dans l’expression d’une vision. Le Baath a pris le slogan «une nation avec un message éternel», mais c’était tout à fait un slogan de la Nahda arabe en premier lieu.

MEQ: Et aujourd’hui, où en sont les choses en Jordanie?

El-Hassan: La récente visite du Pape Jean-Paul II en Jordanie a clairement indiqué comment les chrétiens jordaniens- -je tiens à m’exprimer ainsi, parce que c’est la façon dont ils se perçoivent- sont pleinement intégrés dans la vie nationale du pays. En commun avec de nombreux autres pays, la Jordanie a une idée des églises traditionnelles -de quatorze églises traditionnelles dans notre cas- avec qui le modus vivendi est très clair. Un dialogue constant existe entre eux, ainsi qu’avec l’ensemble de la société autour d’eux. L’interaction entre les églises de la communauté chrétienne est pour beaucoup une partie du christianisme dynamique jordanien..

MEQ: Y a t-il des problèmes?

El-Hassan: Parfois, des questions se posent qui nécessitent des solutions créatives, que nous avons au cours des nombreuses années été en mesure de fournir. Par exemple, lorsque la question de l’éducation se posait, nous l’avons résolue en accordant la liberté de l’enseignement aux écoles d’église pour développer un programme chrétien; de même, les synodes de jeunes ont lieu régulièrement.

Bien que l’interaction entre chrétiens et musulmans soit pour beaucoup une partie d’un dialogue de longue date, j’ai été associé aux efforts visant à le rendre plus formel et à l’étendre à de nouveaux domaines. Je peux donc parler avec une certaine confiance au sujet de ces conversations et vous rendre compte de leurs réussites. Dans le même temps, je ne voudrais pas vous dire qu’elles se poursuivent sans problèmes. Les craintes existent, en particulier en marge des communauté respectives, craintes dont je ne conteste pas la légitimité, et pas seulement en Jordanie, mais dans de nombreux pays dans le monde arabe et dans le monde entier.

MEQ: Comment comparez-vous les relations entre chrétiens et musulmans en Jordanie avec ces relations dans les pays voisins?

El-Hassan: Permettez-moi de commencer par dire que je ne suis pas en train de porter un jugement et que certainement nous en Jordanie nous n’avons pas l’intention de nous proposer comme modèle. Cela dit, je crois que les droits religieux et culturels ne sont pas seulement implicites en Jordanie, mais ils y trouvent leur pleine expression.

Dialogue islamo-chrétien

MEQ: Que peut réaliser le dialogue interreligieux entre chrétiens et musulmans?

El-Hassan: Il peut réaliser de nombreuses choses. Tout d’abord, dans l’absolu, il peut parvenir à un partage dans le contexte du passage d’une culture de ce qui est en vigueur à une culture de participation. En disant cela, je veux dire que, sans dialogue, les deux communautés sont là, côte à côte mais pas vraiment interactives. Ce n’est que lorsque le dialogue commence qu’elles peuvent commencer à participer à la vie des autres.

Deuxièmement, on peut démontrer au monde que le terme «arabe» ne s’applique pas nécessairement aux musulmans et qu’il comprend une importante population chrétienne. Au-delà de cela, rappelez-vous que l’identité même du christianisme procède du Levant et du Proche-Orient. Quand nos amis scandinaves viennent visiter au cours de la période de Noël, ils demandent: «Où sont les rennes? A quoi je réponds: «Je ne sais pas, mais regardez en haut de la route, et vous verrez Bethléem à quelques pas.”

Troisièmement, le dialogue peut développer un contexte de sécurité et d’interaction humaine qui est indispensable si notre région ne veut pas suivre la voie des Balkans de la dernière décennie. Nous devons reconnaître que les conflits ethniques et sectaires est un danger direct et pourrait affliger la région rapidement et avec des résultats terribles. Espérons que nous puissions préserver l’histoire des «bonnes nouvelles» que nous avons maintenant.

MEQ: y a-t-il de l’envie envers les chrétiens, en raison de leur réussite économique? Est-ce autant un problème que les différences sous-jacentes religieuses?

El-Hassan: les chrétiens de la région s’en sortent bien , et une minorité qui a réussi est regardée avec une certaine envie. (Il existe aussi d’autres raisons, de discrimination, bien sûr ; notez aujourd’hui en Europe, où les travailleurs immigrés sont confrontés à des problèmes, justement parce qu’ils ont un passé moins glorieux.)

Les inégalités horizontales- où certains groupes s’épanouissent et d’autres pas-sont à la base de tout mécontentement. Je ne veux pas voir ces inégalités horizontales négligées. C’est pourquoi je mets l’accent sur le développement d’un ensemble pour la productivité sociale comme l’assurance santé et la sécurité sociale, et c’est pourquoi je vois comme si essentiel de compléter le consensus de la croissance par l’économie de marché. En d’autres termes, il ne suffit pas de construire la puissance économique d’une société et d’une nation, il est également important de reconnaître les aspects culturels de celle-ci, ainsi que la liberté d’expression, qui devrait inclure, non seulement implicitement, mais clairement, les droits religieux.

MEQ: Quels sont les résultats spécifiques issus de ce dialogue à ce jour?

El-Hassan: Je ne peux pas parler au nom de la région en tant que telle mais je peux constater que, en Jordanie, nous avons eu des tentatives sans fin de dialogue à travers les différentes associations et les fondations dans lesquelles j’ai été impliqué. Pour un exemple concret, regardez l’enseignement supérieur et la conversation jordanienne avec le Saint Siège. Il y a eu des résultats en termes de qiyas, ou analogie, par opposition aux études concurrentielles. Il est important pour nous que nous ayons franchi une étape dans cette direction ; nous ne considérons pas les religions comme rivales, mais nous les considérons comme complémentaires les unes des autres. Nous ne disons pas: «Ma religion a toutes ces qualités qui sont meilleures que les vôtres.” Au lieu de cela, nous comparons ce que ma religion a et ce que la vôtre a. L’analogie est une méthode importante qui vient juste de montrer de quoi elle est capable.

MEQ: Un exemple?

El-Hassan: Bien sûr: La Fondation pour le Dialogue et la Recherche interreligieux et interculturels, à Genève, est sur le point de produire les livres saints des trois religions monothéistes-l’Ancien Testament, le Nouveau Testament et le Coran- dans un numéro spécial de commémoration du millénaire . Cela, je l’espère, conduira à une analyse de concordance des trois volumes qui concrètement contribueront à la dé-diabolisation de-l’image de l’autre. Elle aura aussi l’avantage pratique de fournir une terminologie commune pour les trois religions.

Le statut de dhimmi

MEQ: S’il vous plaît des commentaires sur le statut de dhimmi qui donne aux juifs et aux chrétiens, un statut certain mais de second ordre dans la société musulmane. Le statut de dhimmi est-il complètement mort ou a t-il un reste d’influence?

El-Hassan: Je préfère parler plus de ahl al-kitâb [es gens du Livre, une référence faite surtout aux juifs et aux chrétiens], de l’alliance de Noé, et de l’alliance d’Abraham ; celles-ci me semblent plus productives que le concept de statut de dhimmi. Ce statut est en fait un produit d’un système politique plutôt que le produit d’une attitude fondamentale de l’islam envers le christianisme. Il a été conçu essentiellement pour assurer la protection des minorités religieuses sous l’Islam. Sous les Ottomans il a donné son expression la plus pleine, culminant dans le système du millet qui accordait aux différentes communautés religieuses un statut autonome sous leurs dirigeants ecclésiastiques. En fait, ce système depuis longtemps m’a intrigué. Je pense parfois que l’Etat ottoman a commencé à s’effondrer lorsque le système du millet a été démantelé, et avec elle une reconnaissance du droit de l’autre. Si je regarde autour de moi aujourd’hui, je conclus que toute ville cosmopolite, qui co-existe ou inter-existe, est essentiellement en train de pratiquer un système de type millet avec des normes pluralistes quelque peu différentes.

MEQ: Donc, le statut de dhimmi en tant que tel est terminé? Nous constatons que certaines figures religieuses musulmanes ont appelé à rétablir le statut de dhimmi pour des chrétiens vivant dans les pays musulmans-en percevant de leur part une taxe spéciale (jizya), les maintenant à l’écart des forces armées et des positions de leadership politique, limitant leurs lieux de culte , et ainsi de suite. Quelle est votre opinion à ce sujet?

El-Hassan: En Jordanie, au moins, je ne pense pas qu’il y ait eu une condescendance de ce genre. Je ne peux pas parler pour les autres pays.

MEQ: Certains pays musulmans persécutent les musulmans qui cherchent à se convertir au christianisme, mais encouragent les chrétiens à se convertir à l’islam. Vos commentaires sur cette asymétrie, s’il vous plaît.

El-Hassan: Oui, je suppose que c’est une forme d’asymétrie, mais en l’an 2000, gagner de nouveaux adeptes de l’islam n’est tout simplement pas la plus haute priorité.

J’ai rendu visite il y a quelques années à une personnalité musulmane, un chrétien américain qui venait de se convertir à l’islam. Il a demandé mon appui pour faire ce pas. Lorsque je n’ai pas fait de commentaire à ce sujet, il s’est plaint que je n’avais pas répondu. A quoi j’ai répondu: «Votre conversion peut vous donner une satisfaction personnelle, mais fondamentalement, nous devons nous concentrer sur l’éducation et la qualité de vie pour tous sur une base non discriminatoire.”

MEQ: la da’wa, ou le fait de gagner de nouveaux convertis, n’est-elle pas inhérente à la mission de l’Islam?

El-Hassan: La Da’wa reste importante pour l’islam et les musulmans. Elle doit être menée en conformité avec l’esprit vrai de la foi ainsi qu’ avec une compréhension sérieuse de ses principes religieux, spirituels, et éthiques. Il ne peut y avoir aucune contrainte, et elle doit être fondée sur le libre arbitre et la conviction personnelle dans l’Islam et son message essentiel à l’humanité.

L’Institut royal pour les études interconfessionnelles

MEQ: S’il vous plaît dites-nous ce que votre institut fait pour promouvoir l’égalité de l’ensemble des citoyens pour les chrétiens au Moyen-Orient.

El-Hassan: L’Institut royal d’études interconfessionnelles n’est pas un conseil religieux, mais il se concentre beaucoup sur la perception du profane. Il ne transmet pas de jugements religieux, mais il tente de développer dans un langage contemporain une compréhension du christianisme. Prenez l’Afrique de l’Est, par exemple, où les relations entre musulmans et chrétiens ont été sensibles, en particulier lorsque l’on passe au sud de l’équateur. Un exemple en est le sud du Soudan, où une guerre terrible a eu lieu pendant des années. Nous avons essayé de mettre l’accent sur l’importance de la prévention des crises par l’exercice d’une compréhension plus profonde de la culture et de la religion. Je ne peux pas prétendre à un quelconque progrès capital, mais nous continuerons à travailler sur cette question.

Je suis heureux d’annoncer que l’Institut a atteint une certaine taille. Des professeurs de premier plan de l’Union européenne et d’autres pays sont venus nous rendre visite pendant leurs congés sabbatiques et ont apporté des contributions importantes, comme en témoignent leurs écrits dans le Bulletin de l’Institut.

MEQ: Avez-vous déjà pensé que vos efforts avaient atteint le public que vous espériez et eu les effets que vous cherchiez?

El-Hassan: Pas complètement, et surtout pas dans la diffusion de nos matériaux. J’ai appris combien il était extrêmement difficile de sortir des informations.. La libre circulation des informations, je crois, devrait faire partie d’un code de conduite qui se respecte.. Les médias au sens large seraient bien avisés d’examiner le modèle du programme Erasmus qui a été si efficace dans l’Europe.d’après-guerre.

L’exode chrétien

MEQ: Attribueriez-vous l’exode chrétien à l’atmosphère de montée des sentiments islamistes?

El-Hassan: C’est l’une des causes, mais pas la seule. Notez que ceux qui émigrent ont tendance à être les plus talentueux. Leur départ est une forme de fuite des cerveaux- pas une chose tout à fait mauvaise, d’ailleurs, car mieux vaut une fuite des cerveaux que-des cerveaux fichus, comme c’est démontré par le fait que ces demandeurs de visa dans la plupart des pays occidentaux sont prioritaires et trouvent qu’il est facile de se déplacer. En d’autres termes, nous ne parlons pas seulement d’une communauté chrétienne, mais d’une communauté de talent. Aussi, il y a un certain degré de préférence, peut-être, parmi les ambassades occidentales pour l’accueil des émigrés chrétiens. Cette attitude a en partie à voir avec leur religion et en partie à voir avec leur familiarité avec les manières occidentales, beaucoup d’entre eux, par exemple, ayant fréquenté des écoles privées gérées par des institutions occidentales.

MEQ: Est-ce que les chrétiens de Jordanie sont inquiets pour leur avenir?

El-Hassan: Je ne peux pas parler pour eux, mais je peux vous dire que je suis profondément préoccupé par l’exode chrétien de la région. Je continue à me rappeler qu’il existe aujourd’hui plus de chrétiens originaires de Jérusalem-je dis Jérusalem, parce que beaucoup d’entre eux sont titulaires d’une carte ou d’un passeport jordanien –vivant à Sydney, en Australie, que dans Jérusalem même. Il y a une profonde préoccupation au sujet de l’émigration parmi la communauté des chrétiens arabes. D’autre part, nous espérons que les communautés arabes à l’étranger puissent contribuer à la tradition des Lumières pour retourner voir notre région ; ils peuvent être un moyen important de transmission des meilleures des idées occidentales au Moyen-Orient.

MEQ: Quelles mesures peuvent être prises par les gouvernements ou d’autres institutions pour contrer l’exode des chrétiens de la région et encourager les chrétiens à rester?

El-Hassan: Une fois que vous en acceptez le principe de la libre circulation, vous ne pouvez pas administrativement mettre un terme à l’exode. Le problème doit être abordé d’une manière plus profonde. Je préfère penser en termes de développement d’une politique d’inclusion, ce qui signifie une reconnaissance que les droits de chaque membre de la communauté doivent être respectés. Je me fais aussi l’avocat d’un système intelligent de représentation proportionnelle, ce qui je crois existe dans une très large mesure, en Jordanie. C’est peut-être même exagéré en Jordanie, où les chrétiens ont plus de sièges au parlement que leur population ne leur en donne droit. Le fait est, le parlement jordanien représente les chrétiens d’une – je ne dirai pas généreuse manière- mais d’une manière correcte.

MEQ: Est-ce que l’inclusion des chrétiens va au-delà du Parlement?

El-Hassan: Certainement. En termes de participation à la vie publique, quand une réunion a lieu d’un synode pour les jeunes, j’espère que cette conversation est « inclusive ». Et c’est la même chose de la vie privée parce que, malheureusement, la sphère privée domine le domaine public. Les choses vont mal quand vous trouvez les musulmans réunis dans le cadre des partis politiques musulmans, puis les chrétiens réunis dans le cadre de leurs propres partis. Ceci augmente la crainte et conduit à des réactions instinctives. C’est pourquoi participer à un débat national sur les lignes pluraliste est donc extrêmement important. Il y a encore beaucoup à faire, cependant, dans notre région, nous parlons fondamentalement de pays où la société civile a encore à parcourir un long chemin pour se développer et émerger.

MEQ: Dans un environnement islamiste, quels sont vos sentiments au sujet de l’avenir en ce qui concerne les chrétiens du Moyen-Orient? Vont-ils rester dans leurs maisons ancestrales, ou est-ce que Sydney est leur avenir?

El-Hassan: Je considère que l’influence des mouvements politiques musulmans sur les élections parlementaires et ailleurs est vraiment un phénomène politique du moment, pas quelque chose qui va durer. .Fondamentalement, c’est mon fervent espoir qu’une culture de participation puisse être confirmée et consolidée et ainsi amener à une compréhension claire de la culture de la paix que nous partageons tous. En passant, vous avez utilisé les mots «environnement islamiste,” mais je considère que ces termes peuvent susciter certaines images, et il vaut mieux les éviter. Je préfère que vous parliez pour nous décrire d'«environnement arabe», signifiant à la fois Arabes musulmans et Arabes chrétiens.

MEQ: Vous êtes donc optimiste?

El-Hassan: Je ne peux pas me permettre de ne pas l’être. Je continue à l’être et ce faisant je soulage ma conscience, au moins.

1 Amman: Institut royal d’études interconfessionnelles, 1994. Le livre a également paru en arabe et en français.

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