Qu’est-ce qui est plus grave : détruire un coran ou tuer plusieurs chrétiens ?

En Afghanistan seulement, une vingtaine de personnes, y compris des employés de l’ONU, ont été tuées et décapitées aux cris de «Allahu Akbar ! » Des leaders occidentaux à travers le monde, y compris Obama et des membres du Congrès, ont condamné sans équivoque les actions de Jones (sans prendre la peine de souligner que la liberté d’expression est une liberté américaine prisée). Plusieurs personnes tiennent même Jones pour directement responsable des morts en Afghanistan. Bill O’Reilley a dit qu’il avait « du sang sur les mains ».

Jetons maintenant un coup d’oeil sur ce que beaucoup de musulmans ont fait subir à beaucoup d’êtres humains chrétiens dans le monde islamique, dans l’indifférence des médias et sans condamnation de l’Occident, pendant que les leaders occidentaux se précipitaient pour exprimer l’horreur que leur inspire ce qu’un Américain a fait à un livre :

  • Afghanistan: Un musulman converti au christianisme a été arrêté et il est en attente d’exécution, conformément aux prescriptions de la charia sur l’apostasie.
  • Arabie Saoudite: Un chrétien érythréen a été arrêté pour avoir partagé sa foi avec des musulmans, et il fait face à la peine de mort ; d’autres missionnaires continuent de croupir dans les prisons saoudiennes.
  • Bangladesh: Un chrétien a été arrêté pour avoir distribué des bibles à proximité de musulmans. Depuis mercredi, des milliers d’émeutiers musulmans manifestent, et des dizaines de personnes ont été blessées : ils ne protestent pas contre Jones, mais contre les droits des femmes.
  • Égypte: Une foule de musulmans a brûlé une autre église copte et des dizaines de maisons de chrétiens : quand les chrétiens ont protesté, l’armée a ouvert le feu aux cris d'«Allahu Akbar», tuant neuf d’entre eux. Une autre foule a coupé l’oreille d’un chrétien « en application de la charia ».
  • Éthiopie: Des musulmans ont incendié près de 70 églises, tuant au moins un chrétien, et jusqu’à 10.000 chrétiens ont été déplacés. Ceux qui vivent dans les régions à majorité musulmane ont été avertis qu’ils avaient le choix entre se convertir à l’islam, abandonner leur maison, ou mourir.
  • Malaisie: Les autorités ont saisi et profané des milliers de bibles.
  • Pakistan: Deux chrétiens ont été abattus en sortant de l’église; un chrétien condamné à la prison à vie pour « blasphème » est mort dans sa cellule, et on soupçonne qu’il a été assassiné.
  • Somalie et Soudan: Récemment, des jeunes chrétiennes, dont une mère de quatre enfants, ont été enlevées, violées puis tuées pour avoir embrassé le christianisme.

Il convient de garder à l’esprit qu’aucune de ces atrocités n’a été commise en réaction à l’autodafé du coran par Jones : c’est tout simplement la routine dans le monde musulman. En outre, la liste ci-dessus n’est qu’un échantillonnage rapide et superficiel des dernières souffrances infligées aux chrétiens sous l’islam. Si l’on tenait compte des persécutions infligées au cours des derniers mois, on pourrait aussi parler de l’attaque djihadiste contre une église de Bagdad où 52 chrétiens ont été tués ; de l’attaque contre une église copte la nuit de la Saint Sylvestre qui a fait 21 morts ; des émeutiers musulmans qui ont détruit plusieurs églises en Indonésie, au Nigeria et aux Philippines ; des rafles, en Iran, de 70 chrétiens qui priaient dans leur maison ; et du refus du Koweït - un pays qui doit son existence au sacrifice de soldats américains - de permettre la construstion d’une église.

Il y a aussi les innombrables atrocités qui ne sont jamais rapportées – les histoires de détresse silencieuse et persistante que seules les victimes et les chrétiens locaux connaissent.

On aurait pu penser que tous ces faits auraient mérité la même attention des médias qu’un coran brûlé, et une condamnation de l’Occident. Et cela d’autant plus que seul Jones est responsable de ses actes, alors que plusieurs de ces atrocités – l’arrestation et l’exécution de missionnaires chrétiens et d’apostats de l’islam, la destruction d’églises ou le fait de les rendre illégales, la confiscation et la profanation non pas d’une, mais de milliers de bibles - sont commises par des autorités et des gouvernements musulmans censés être des « amis et alliés » des États-Unis.

Tel est le monde surréaliste et de plus en plus irrationnel dans lequel nous vivons : les musulmans enragés et les Occidentaux soumis sont obsédés par la destruction d’un livre, tout en ignorant la destruction de nombreuses vies humaines ; un droit garanti et acquis de haute lutte – la liberté d’expression – est méprisé par ceux-là même qui sont censés le protéger, et des comportements meurtriers et barbares – en un mot, diaboliques - sont pieusement ignorés.

Raymond Ibrahim, a specialist in Islamic history and doctrine, is the author of Defenders of the West: The Christian Heroes Who Stood Against Islam (2022); Sword and Scimitar: Fourteen Centuries of War between Islam and the West (2018); Crucified Again: Exposing Islam’s New War on Christians (2013); and The Al Qaeda Reader (2007). He has appeared on C-SPAN, Al-Jazeera, CNN, NPR, and PBS and has been published by the New York Times Syndicate, the Los Angeles Times, the Washington Post, the Financial Times, the Weekly Standard, the Chronicle of Higher Education, and Jane’s Islamic Affairs Analyst. Formerly an Arabic linguist at the Library of Congress, Ibrahim guest lectures at universities, briefs governmental agencies, and testifies before Congress. He has been a visiting fellow/scholar at a variety of Institutes—from the Hoover Institution to the National Intelligence University—and is the Judith Friedman Rosen Fellow at the Middle East Forum and the Distinguished Senior Shillman Fellow at the Gatestone Institute.
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